Nous y revoilà.

Mieux organisés. Avec plus de charettes. Plus de monde.

Notre tournée commence...ce n'est pas évident d'aborder les personnes mais une fois le premier pas de fait, tout devient naturel et la conversation s'engage.

Les enfants n'hésitent pas à aller vers les personnes. On propose soupe, infusion, croque monsieur. En échange on reçoit tellement plus que ce que nous donnons. Les sourires, les merci, l'émotion dans le regard, nous emplissent de joie. Rencontre avec un groupe de jeunes, trop jeunes !.

Charly, guitariste et chanteur confirmé, nous as offert un bon moment avec ces jeunes. Un beau partage. On nous souhaite joyeux noël...

Nous continuons et trouvons aux mêmes endroits que l'an passé des personnes. Ici, un groupe de 3 hommes, émouvants. Nous racontent leur passé difficile, nous ne comprenons pas, il est polonais mais il mime ce qu'il a vécu, les larmes nous viennent. Charly reprends sa guitare mais il n'a pas à son répertoire du Bon Jovi que souhaite ce monsieur. Ici encore nous offrons un vêtement.

Près des personnes qui dorment nous laissons un sachet qu'ils trouveront à leur réveil. Nous reprenons notre chemin. Les enfants, pas une seule fois ne se sont plaint de trop marcher, de faim ou de froid. A la gare nous croisons un homme trempé, il dit qu'il va se changer, nous l'attendons. Il a les pieds les mains congelés, il tremble. Nous lui offrons la dernière paire de chaussures ainsi que 2 vestes. Il est si peu vêtu pour la température extérieure... Un de nos adolescents lui donne ses chaussettes, les siennes sont si trempées que nous ne voulons pas qu'il se chausse ainsi. L'une de nous lui donne ses gants. Ses doigts étaient bleus...Il boit 4 soupes d'un trait. Enfin il se réchauffe et s'en va.

Nous retenons qu'il faudra prévoir des chaussettes et des gants pour une prochaine maraude. Des choses si simples pour nous et tellement importantes pour eux. La soirée a été belle et riche en rencontres. Nous nous rendons compte que des groupes de jeunes font la même chose que nous et viennent voir comment nous sommes organisés. Les gens s'organisent et aident leur prochains.

Un autre groupe de jeunes d'une même église pentecotiste nous touche, nous sympathisons rapidement, échangeons nos coordonnées. Une photo est prise nous ne pouvons pas passer à côté. Une rencontre prometteuse à mon avis. Des jeunes dynamiques et tellement motivés aussi. Comme nous, ils ont reçu, ont une famille, et un toit sur la tête alors ils essaient de donner en retour aux plus démunis. Nous finissons vers 23h30, fatigués mais si heureux ! Nous nous promettons de recommencer avec ces jeunes mais en janvier, pendant les fêtes les associations sont présentes pour les gens de la rue. Alors nous reviendrons !

On se dit qu'on recommencera le prochain 26 décembre.
Et l'année se passe.

....

Et nous voilà avec cette furieuse envie d'aller sur le terrain. Toute une année pour savoir comment faire et s'organiser virtuellement pour le moment.

Noël suivant. Décembre 2014. Froid. Nuit.

Un  26 décembre après la réunion de famille.

Tout le monde débarrasse la table de fête et là commence à se mettre en place une chaîne.

Machine à croque monsieur, sachets, montagne de denrées non périssables. Tout le monde s'active pour empaqueter, cuire, empiler. Une association nous as prêtés de grandes thermos pour la soupe et le café.

Nous avons tout. Gobelets, sucre, touillettes. Soupe, café. Croque monsieur chauds emballés. Sachets de biscuits, saucisson, friandises. Notre charette allemande en bois. Allez zou !

Nous voilà prêts.

Première sortie sur Strasbourg. Parking de la gare 19h.

Aucune idée de ce qui nous attendait. Aucune idée de comment faire... aucune idée de la réaction des personnes...

Alors nous y allons SIMPLEMENT.

Première personne sous le porche d'une porte, une femme. Elle ne parle pas français.

Nous lui proposons une soupe chaude et à manger. Et nous voilà partis dans le centre de Strasbourg à réchauffer un peu ces gens.

Nous discutons. Nous voyons des jeunes avec des chiens. Certains ne veulent pas le café, nous expliquant ne pas pouvoir dormir. Retour vers la gare. Nous distribuons tout.

Des gens nous abordent pour nous demander ce que nous faisons. On pense que nous sommes une association. C'est sûr avec notre charrette on ne passe pas inaperçus.

Les enfants ne se sont pas plaints une seule fois sur les 3h de cheminement.

Ni du froid, ni de la faim ni de la fatigue.

Il est difficile d'expliquer notre ressenti tellement ce que nous voyons et recevons en retour est fort.

Il faut le vivre. Wahou !